L’endométriose est-elle incompatible avec une sexualité épanouissante ?
Chez Gynea, Elsa Dubroca, Sexologue Clinicienne, vous reçoit avec bienveillance et expertise pour échanger autour des vos difficultés concernant votre vie sexuelle, et notamment dans le cas où ces difficultés sont causées par l’endométriose.
En effet, un grand nombre de patientes atteintes d’endométriose mettent en avant les répercussions négatives sur leur vie affective et sexuelle. La plupart d’entre elles souffrent de douleurs vulvaires ou vaginales pendant et après les rapports. Ces douleurs peuvent prendre différentes formes. Les symptômes sont principalement :
- les dyspareunies (douleurs pendant et après les rapports sexuels).
- les pertes de sang
- les mycoses à répétition
- les sécheresses vaginales
- les fissures vaginales
- le vaginisme
Elsa Dubroca, sexothérapeute chez Gynea, raconte qu’on lui demande souvent en séance, notamment des femmes souffrant d’endométriose et qui ont (déjà eu) des douleurs lors des rapports : “Comment savoir si je suis prête pour une activité sexuelle ?” La meilleure réponse serait de dire qu'il s'agit de sentir une coordination entre le cerveau et le système pelvien : le désir se crée une place dans le cerveau, un afflux sanguin se manifeste dans la vulve et provoque la lubrification vaginale, ainsi que la dilatation du vagin.
Mais ce n’est pas toujours aussi simple. Parfois le cerveau en a envie, et le corps ne suit pas. A contrario, par moments c’est le corps qui se manifeste, et le cerveau qui met des freins. Cela peut faire naître une grande frustration.
En fait, si des douleurs sont déjà survenues suite à des moments intimes, comme c’est souvent le cas chez les femmes souffrant d’endométriose, alors le corps et le cerveau créent des mécanismes de protection. Ils peuvent prendre plusieurs formes : baisse du désir sexuel, contractions du muscle périnéal afin de limiter les pratiques pénétrantes…
C’est là qu’un cercle vicieux se met en place : une douleur ou une gêne apparaît, créant une forme d’appréhension chez l’individu, une seconde douleur ou gêne se manifeste, renforçant cette appréhension, et ainsi de suite jusqu’à créer un réel blocage.
L’endométriose est souvent à l’origine de lésions internes, et lors d’une activité sexuelle avec pénétration, l’objet pénétrant peut appuyer sur ces lésions ou sur les nodules d’endométriose, provoquant des douleurs plus ou moins fortes.
Lors d’un rapport sexuel, le système de contractions du corps est lui aussi stimulé. Lorsque les deux se mélangent, les douleurs peuvent s’intensifier (la plupart du temps, cela se manifeste par de fortes crampes au ventre) car cette stimulation vient augmenter les réactions inflammatoires.
Tout cela a un impact non négligeable sur le désir et la sexualité. En effet, si l’on compare avec une toute autre situation : lorsque que vous avez approché votre main trop près du feu et que vous vous êtes brûlez, vous craignez alors le feu et ne voulez plus vous en approcher. La réaction est très similaire avec l’activité sexuelle. Le corps et le cerveau l’associent alors à la douleur ressentie et créent des mécanismes de défense pour que vous en ayez de moins en moins envie.
A partir de là, un autre cercle vicieux peut se mettre en place : celui de la honte et de l’évitement.
Aujourd’hui, il y a presque une injonction à avoir une vie affective et sexuelle épanouissante. Ne pas être dans cette dynamique de plaisir pousse rapidement à se sentir anormal.e et honteux.se : la confiance en soi et l’estime de soi baissent, et cela peut également avoir des répercussions négatives sur la vie de couple.
La sexualité et les douleurs associées sont encore des sujets tabous. Or, il est primordial de pouvoir les aborder pour casser les murs de l’isolement et mettre un terme aux cercles vicieux.
L’Organisation Mondiale de la Santé considère la santé sexuelle comme “fondamentale pour la santé et le bien-être général des personnes, des couples et des familles, ainsi que pour le développement social et économique des communautés et des pays.” Si l’OMS accorde cette importance à la santé sexuelle, alors nous devons tous faire de même et sortir du silence qui règne autour de ce sujet.
Si vous présentez une quelconque forme de douleur ou de gêne dans votre sexualité, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme. Ces professionnels de santé sont là pour vous aider à trouver des solutions pour améliorer votre confort pendant les rapports (que cela passe par la pilule contraceptive, des antidouleurs pour calmer les inflammations, des traitements pour limiter les mycoses…).
Les sexothérapeutes et sexologues peuvent également être d’une grande aide. Via les séances proposées, vous allez pouvoir travailler la coordination du cerveau et du corps, sortir des mécanismes de défense et trouver la dynamique sexuelle et intime qui vous conviendra. Cela passe notamment par la verbalisation (le pouvoir des mots ne doit pas être sous-estimé !) ainsi que des exercices, le tout vous aidant à poser un regard nouveau sur la sexualité, et à trouver celle qui est la vôtre. La sexothérapie peut vous permettre de retrouver une relation plus apaisée à votre vie sexuelle, quand celle-ci est ici, perturbée par l’endométriose. → La sexothérapie peut s’avérer une bonne alliée dans votre quête d’une santé sexuelle épanouissante, ce qui peut ne pas être chose aisée lorsque l’on souffre d’endométriose.