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La contraception chez la femme
Amalthée
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24/5/2024
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8 min
Gynécologie
C’est quoi une contraception et pourquoi en prendre une ?
La contraception c’est l’ensemble des moyens qui visent à éviter une grossesse. Elle vous permet d’avoir des rapports sexuels, en évitant de tomber enceinte. Une contraception peut aussi être prescrite pour réguler des règles abondantes, douloureuses, voire des problèmes d’acné.
Quels types de contraception existe-t-il ?
La contraception peut s’adresser aux hommes comme aux femmes. Il existe plusieurs types de contraception.
La contraception hormonale :
Vous pouvez choisir la contraception hormonale. La contraception hormonale la plus connue, ce sont les contraceptifs hormonaux combinés, c'est-à-dire avec les deux types d’hormones : l’oestrogène et la progestérone.
Vous pouvez prendre la pilule contraceptive orale combinée. Cette pilule se présente sous forme de plaquettes des comprimés à prendre chaque jour à une heure fixe. Une semaine dans le mois, vous ne prenez pas de comprimés ou bien vous prenez des placebos (comprimés sans hormones) et des règles se déclencheront pendant cette semaine-là ! C’est souvent le moyen de contraception prescrit aux adolescentes et aux jeunes femmes.
Il y a également l’anneau vaginal, que l’on peut insérer soi-même et qu’il faut porter 3 semaines dans le mois. La 4ème semaine l’anneau est retiré, et des règles se déclenchent.
Il y a aussi le patch contraceptif, qui peut être posé sur le ventre, les épaules ou le bas du dos (jamais appliqué au niveau des seins). Le patch doit être posé une fois par semaine pendant 3 semaines chaque mois, et puis la 4ème semaine, sans patch, où vous perdrez du sang comme si vous aviez vos règles.
Et puis vous pouvez avoir des contraceptifs qui ne sont qu’à base d’une hormone, la progestérone. Ils sont aussi efficaces que ceux avec les 2 hormones.
Il y a la pilule contraceptive orale progestative. Comme la pilule mentionnée avant, il faut prendre un comprimé chaque jour à heure fixe, mais il est possible de ne pas avoir de “règles” du tout avec ce type de pilule.
L’implant contraceptif est un autre moyen de contraception. C’est un petit bâtonnet en plastique, de 4 cm de long et 2 mm de diamètre (environ la taille d’une allumette) qui est inséré juste sous la peau du bras par un médecin ou une sage-femme. Il délivre en continu de petites quantités d’hormone. L'implant est efficace pendant 3 ans.
Vous pouvez également vous faire poser un stérilet (ou dispositif intra-utérin (DIU) hormonal).Le stérilet est un dispositif en forme de “T” qui mesure environ 3 cm de long. Il est inséré dans l'utérus par un médecin ou une sage-femme. Le sterilet doit être remplacé tous les 3 à 5 ans en fonction du type de sterilet.
Il existe aussi les progestatifs injectables. C’est une injection réalisée tous les 3 mois, mais ce type de contraception présente des effets indésirables et des contre-indications, il est plus rarement utilisé en France.
Comment les hormones agissent ?
Les hormones qui sont dans ces contraceptifs peuvent agir sur votre corps de façon différente:
- soit en rendant plus épaisses et collantes les sécrétions cervicales à l'entrée de l'utérus, pour que les spermatozoïdes ne puissent pas pénétrer dans l'utérus,
- ou en empêchant l'ovulation, afin que le sperme n'ait pas d'ovule à fertiliser,
- ou en rendant plus fine la muqueuse utérine, afin que l'utérus ne soit pas prêt à accueillir un ovule fertilisé.
La contraception non hormonale :
Vous pouvez aussi avoir accès à la contraception non hormonale, donc sans hormones.
Il y a le stérilet au cuivre (ou dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre), qui est en forme de “T” qui mesure environ 3 cm de long et qui est inséré dans l'utérus par un médecin ou une sage-femme. Dans ce cas, c’est le cuivre qui détruit la fonction reproductrice des spermatozoïdes qui ne peuvent plus atteindre l’ovule, et donc qui empêche un ovule potentiellement fécondé de se fixer dans la muqueuse utérine. Il doit être remplacé tous les 5 ans. Le stérilet au cuivre peut avoir comme conséquences de créer des saignements et des douleurs menstruelles un peu plus abondants et allonger un peu la durée de vos règles.
Parmi la contraception non hormonale, il y a aussi toutes les méthodes de type barrières. Avec par exemple le préservatif masculin, qui est un moyen de contraception masculin ! Le préservatif permet de retenir le sperme lors d’un rapport sexuel, et il protège également des maladies et infections sexuellement transmissibles. Il peut être utilisé en même temps qu’une autre contraception féminine comme on a pu en voir plus haut, afin d’avoir une protection optimale.
Le préservatif féminin est moins connu mais il existe également ! C’est un préservatif interne, qui se positionne au niveau du vagin ou au niveau anal et tapisse entièrement les paroi. Il peut être posé plusieurs heures avant le rapport sexuel sans aucune gêne. Il permet également une bonne protection contre les maladies et infections sexuellement transmissibles.
Par contre, il ne faut pas utiliser à la fois un préservatif masuclin et un préservatif féminin !
Quelles sont les conséquences de la contraception ?
Certaines femmes peuvent avoir des effets secondaires à cause de leur contraception comme une prise de poids, une perte de libido, des douleurs au niveau des seins… Mais ce n’est absolument pas systématique.
Pour des femmes, il peut y avoir des risques cardiovasculaire et thromboembolique en raison de la contraception oestroprogestative.
A l’inverse, la contraception oestroprogestative est associée à une réduction du risque de cancer de l’endomètre et de l’ovaire. Selon une étude britannique, la prise d’une pilule pendant 5 ans réduirait de 25 % le risque d’avoir un cancer de l’endomètre avant 75 ans. Et d’après une étude américaine, une contraception orale combinée durant au moins 10 ans diminue le risque de cancer de l'ovaire de 40% par rapport à l'absence de contraception orale ou une utilisation de moins d'un an.
Comment choisir ma contraception ?
Pour choisir votre contraception, il faut en parler avec un professionnel de santé ! Votre médecin traitant, une gynécologue, une sage-femme…Chaque femme peut trouver la contraception qui lui est la plus adaptée et cela varie d’une femme à l’autre.
Par exemple, il y a des contres indications pour la pilule à base d’oestrogènes et de progestérone. Pour certaines femmes, il ne faut pas la prendre. C'est du cas par cas, et c'est aux médecins d'évaluer le risque.
Pourquoi on me dit que j’ai de “fausses règles” quand je prends la pilule ?
D’abord concernant les règles classiques. Elles font partie du cycle menstruel, et ça fonctionne comme ça : une fois par mois, un ovule quitte vos ovaires, pour se diriger vers les trompes utérines. Et en même temps, l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l'intérieur du corps de l'utérus) s’épaissit. Le but c’est d’accueillir un éventuel ovule fécondé. Si l’ovule n’est pas fécondé, la muqueusede l'utérus se détache avec l’ovule : ce sont les règles. C’est un processus naturel, qui arrive une fois par mois jusqu’à la ménopause.
Les “fausses” règles, c’est ce qui arrive avec certains contraceptifs (la pilule combinée, le patch, l’anneau vaginal…) Pendant la semaine de privation hormonale, (arrêt de la pilule, retrait du patch, de l’anneau, ou prise des comprimés placebo de la pilule), il y a une chute d’hormones et l’utérus va réagir. Il y a alors un saignement parce qu’il y a une chute d’hormones et la muqueuse de l’utérus va se détacher. Cette perte de sang est moins abondante et moins longue que les “vraies règles”, mais voilà il y a quand même un saignement, de “fausses règles” en somme.
Quelle est la contraception la plus efficace ?
Chaque moyen de contraception a un chiffre d'efficacité théorique et qui peut être différent en pratique. C’est l’indice de Pearl qui mesure ça. Cet indice statistique représente le nombre de grossesses observées pour 100 couples utilisant une contraception donnée durant un an. Par exemple, un indice de Pearl de 2 veut dire que 2 femmes sur 100 utilisant la méthode contraceptive analysée pendant un an, ont été enceintes dans l'année.Ça permet de mesurer l'efficacité des méthodes de contraception ! Voici un tableau avec l’efficacité théorique des méthodes contraceptives (indice de Pearl) et l’efficacité pratique :
Si on parle directement en pourcentage, l’implant est efficace à 99,95% en théorie comme en pratique. Le stérilet hormonal est fiable à 99,8% en théorie et en pratique. Les pilules oestroprogestatives et progestatives sont sûres à 99,7% en théorie et 92% en pratique ! Le préservatif masculin lui est efficace à 98% en théorie et 85% en pratique. L’efficacité d’une contraception peut diminuer à cause d’oublis de prise de la contraception, d’élimination lors de vomissements ou diarrhées, d'interactions de médicaments.
Et si j’oublie ma pilule ?
La pilule se prend chaque jour à une heure précise. Certaines pilules permettent un oubli qui peut aller jusqu'à douze heures. D’autres seulement six heures. Il faut regarder la notice de votre pilule pour le savoir.
Si vous êtes en retard sur la prise de votre comprimé mais dans la durée autorisée par votre pilule, prenez le comprimé, et puis prenez le suivant à l’heure habituelle !
Est-ce que je peux tomber enceinte alors que je prends une contraception ?
Il faut savoir qu’aucun moyen contraceptif n’est fiable à 100%. Mais le stérilet (notamment hormonal) et l’implant sont les méthodes les plus efficaces !
En pratique, l’efficacité de la pilule peut être compromise par des oublis, des vomissements ou diarrhées ou bien l’interaction avec certains médicaments qui diminuent son efficacité.
Ça coûte combien la contraception ?
Depuis le 1er janvier 2023, certaines contraceptions sont complètement gratuites pour les moins de 26 ans !
Les préservatifs sont par exemple gratuits, mais que certains. C’est le cas de la gamme de préservatifs EDEN. Beaucoup de pilules sont également entièrement gratuites. C’est aussi le cas du stérilet au cuivre.
Mais les crèmes spermicides, les patchs, les anneaux vaginaux et les pilules de 3e et 4e générations ne sont pas gratuits!
Certaines pilules ne sont pas remboursées et le prix d'une boîte est compris entre 3 et 10 euros généralement. Les patchs et les anneaux sont plus chers, environ 15 € par mois. L’implant revient environ à 1,70 € par mois en tenant compte des consultations et du remboursement de l’Assurance maladie. Quant au stérilet hormonal posé pendant cinq ans, il revient à environ 1 € par cycle (prix et consultations avec remboursement de l’Assurance maladie.)
Est-ce qu’une contraception hormonale peut affecter ma libido ?
Pour l’instant, aucun véritable lien n’a été établi entre la prise d’un contraceptif hormonal et la baisse ou la hausse du désir sexuel. Cependant, nous avons tous des personnes dans notre entourage qui ont constaté une différence entre leur désir avant une contraception hormonale et après… Il y a aussi des personnes chez qui aucun changement n’est constaté.
Les hormones (notamment l’oestrogène) peuvent avoir un impact sur le désir. Mais elles ne sont pas les seules composantes du désir sexuel. Une multitude d’autres facteurs peuvent entrer dans l’équation, comme votre état physique, affectif, psychique…
Pour chaque moyen de contraception il faut étudier les pour et les contre, les plus et les moins, si vous ressentez une perte de désir avec un moyen de contraception mais que dans le même temps il soulage vos douleurs menstruelles, il faut réfléchir et vous pouvez en parler avec une gynécologue ou une sage femme !
Et si je ne veux pas prendre de contraception ?
La contraception n’est en aucun cas une obligation. C’est vrai qu’elle est vue comme une avancée pour les femmes, permettant d’avoir une vie sexuelle active sans tomber enceinte. Mais certaines femmes décident aujourd’hui de ne pas ou plus en prendre ou bien d’opter pour des contraceptifs sans hormones. Le préservatif masculin ou féminin reste néanmoins un moyen contraceptif facile d’utilisation et d’accès, qui permet aussi de se protéger des maladies et infections sexuellement transmissibles.
C’est quoi la contraception naturelle ?
Parmi les contraceptions sans hormones il y a ce qu’on appelle la contraception naturelle. La contraception naturelle n’utilise pas de moyen médical qui agit sur le cycle menstruel ou sur l’appareil reproductif. L’idée c’est d’identifier les phases fertiles du cycle. Cette méthode est moins efficace que les méthodes médicamenteuses, il y a en effet un taux d’échec plus élevé.
Il existe en effet la méthode du retrait qui consiste pour l’homme, lors d’un rapport sexuel, d’enlever son pénis du vagin pour éviter le contact du sperme avec le vagin ou la vulve, diminuant le risque pour la femme de tomber enceinte. Mais cette méthode n’est pas très efficace, puisqu’elle suppose que l’homme sache contrôler son éjaculation et il peut également il y avoir des spermatozoïdes présents en quantité importante dans le liquide pré-éjaculatoire ou pré-séminal, donc avant même l’éjaculation. Il y aurait 27% d’échecs avec cette méthode.
Certaines femmes optent pour des méthodes comme celle de la température basale. Il faut prendre sa température au réveil tous les jours à la même heure pour détecter une augmentation, puisque lors de l’ovulation la température corporelle de la femme augmente légèrement. Et donc il est techniquement possible de savoir quand a lieu l’ovulation, au moment du pic de chaleur, et d’avoir des rapports sexuels non protégés qu’après ce moment.
Des applications existent même pour vous aider ! C’est le cas de Natural Cycles, une application suédoise créée en 2014, avec des milliers d’utilisateurs (elle coûte 65 euros par an ou 9 euros par mois). Lorsque vous prenez chaque matin votre température avant de vous lever du lit (grâce à un thermomètre fourni avec l’abonnement), vous entrez ensuite le chiffre obtenu dans l’application, puis un algorithme, qui prend également en compte d’autres critères, en déduit si vous vous situez ou non dans une période d’ovulation. Cette application est même reconnue comme « dispositif médical contraceptif ». Bien sûr c’est une méthode contraceptive moins efficace que d’autre, le taux d’efficacité de l’application serait de 93% !
Une autre méthode est celle de l’abstinence périodique, on parle aussi de la méthode Ogino. L’idée est de ne pas avoir de rapports sexuels non protégés pendant les jours de fertilité qui sont avant et après l’ovulation.
Des applications comme Clue vous permettent aussi de suivre vos règles, votre ovulation, la durée de vos cycles et d’envisager vos règles et votre cycle en général avec plus d’informations !
Si vous cherchez une contraception qui soit sûre, les méthodes naturelles ne sont pas conseillées car elles sont moins fiables que les méthodes vues précédemment ! Si vous souhaitez utiliser ces méthodes naturelles, demandez conseil à un professionnel de santé et informez-vous.
C’est quoi la contraception d’urgence ?
La contraception d'urgence, ce sont les méthodes contraceptives qui peuvent être utilisées pour prévenir une grossesse après un rapport sexuel. Ces méthodes doivent être mises en place dans les 5 jours qui suivent ce rapport. Plus elles sont appliquées tôt, plus elles sont efficaces. Elle peuvent être utilisées dans plusieurs situations notamment si vous êtes dans le cas d’une absence de contraception, dans un cas d’agression sexuelle ou de viol, lorsque la femme n’est pas protégée par une méthode efficace de contraception ou bien dans le cas d’un échec ou usage défectueux de la méthode contraceptive. La méthode la plus connue est celle des pilules hormonales contraceptives d’urgence qu’on connaît sous le nom de « pilules du lendemain » qui permettent de bloquer ou de retarder l’ovulation. Mais cette méthode ne doit pas être utilisée régulièrement. Cette pilule du lendemain est gratuite et accessible sans ordonnance en pharmacie pour les mineurs. Et pour les majeurs, elle est disponible en pharmacie sans ordonnance et prise en charge à 100% sur présentation de la carte Vitale (ou d’une attestation de droits) ou de la carte de l’aide médicale d’État (AME).
Une autre méthode moins connue est celle des dispositifs intra-utérins au cuivre (des stérilets) qui empêchent la fécondation par effet toxique sur les spermatozoïdes et l'ovule. Une fois posé, le stérilet peut devenir un moyen de contraception permanent comme on l’a déjà vu! Il coûte 30 euros et il est pris en charge à 65% par l’assurance maladie !
Ce qu’il faut savoir c’est que la contraception d’urgence ne provoque pas l’interruption d'une grossesse. Elle ne fonctionne pas une fois que l’œuf fécondé s’est fixé dans l’utérus.
Est-ce que je peux prendre la même contraception toute ma vie ?
Il est important que vous fassiez surveiller votre contraception au fil du temps car votre corps est amené à évoluer. Si une méthode vous convient aujourd’hui, peut être que ça ne sera plus le cas dans quelques mois ou années! En fonction de votre quotidien, de vos habitudes, de vos besoins, de vos contre-indications, de votre volonté ou non d’avoir un enfant que la méthode de contraception peut évoluer. N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant.
Et pourquoi les hommes ne prennent pas de pilule ?
Si pendant longtemps on ne présentait que le préservatif comme moyen de contraception pour les hommes, aujourd’hui on entend parler d’autres méthodes. Les femmes ne doivent pas forcément être les seules à porter la charge d’une contraception !
Il existe par exemple l’anneau contraceptif qu’on appelle aussi Andro-switch qui est une dispositif médical sans hormones, qui se place contre le pubis autour du pénis et qui remontent les testicules qui seront alors réchauffés par la chaleur du corps ce qui va naturellement limiter fortement la production de spermatozoïdes, empêchant les risques de grossesse. L’anneau doit être porté au moins 15 heures par jour et peut être lavé chaque jour et réutilisé ! Cette méthode est efficace, elle n’est pas douloureuse et on peut l’arrêter n’importe quand.
Pour la pilule masculine des essais sont en cours mais aucun produit n’est pour l’instant assez satisfaisant pour être disponible sur le marché.
Il reste donc qu’il y a moins de choix pour les hommes que pour les femmes en termes de contraceptions.