Quelles difficultés peut-on rencontrer en post partum ?
Quand reprendre une sexualité ?
L'épisiotomie, les déchirures périnéales, les sécheresses vaginales ou les cicatrices de césarienne peuvent provoquer des douleurs pendant les rapports sexuels.
Anne-Lise Hamy, sage femme chez Gynea, nous confie que c’est la question la plus fréquente au cours de ses visites médicales après un accouchement.
Pour elle, il est important de souligner que c’est surtout la question de la pénétration vaginale qui se pose en post-partum. En effet, il n’y a aucune contre-indication à reprendre une sexualité quand vous le désirez. En revanche, en ce qui concerne la pénétration vaginale, il peut être préférable d’attendre quelques semaines.
On vous explique pourquoi…
Première règle : il n’y a aucune injonction à reprendre quelque forme de sexualité que ce soit tout de suite après l’accouchement. Écoutez vous.
Si vous avez vécu un accouchement par voie basse, il est probable que vous ayez une béance vaginale (votre vagin reprendra sa forme et sa taille mais il faut lui laisser un peu de temps) ; de plus, votre périnée a peut-être subi des lésions, appelées déchirures (épisiotomie ou déchirure naturelle).
Vous trouverez plus bas toutes les informations concernant la rééducation périnéale.
Si vous avez accouché par césarienne, vous avez eu une incision au niveau de l’abdomen, ainsi qu’au niveau de l’utérus.
Une période de cicatrisation est donc nécessaire avant de reprendre votre activité sexuelle avec pénétration, mais ne vous inquiétez pas, ces zones sont très vascularisées et guérissent vite.
En général, il faut compter entre trois et six semaines après un accouchement par voie basse, et entre trois et quatre semaines après une césarienne. Le plus important est d’attendre que le col de l’utérus se referme afin de prévenir les risques d’endométrite et d’infections (qui peuvent se produire si un corps étranger, par exemple du sperme, atteint l’utérus). On recommande de consulter votre sage femme ou votre gynécologue avant de recommencer à avoir des rapports pénétratifs.
D’autre part, il est fortement recommandé de faire une rééducation périnéale avec un kinésithérapeute après l’accouchement. Même si vous n’avez pas eu de lésion périnéale, le périnée est souvent affaibli après la grossesse. Or, dans la mesure où c’est lui qui retient la vessie, le vagin, l’utérus, le rectum et l’anus, vous avez grand intérêt à lui redonner un peu de tonus.
Si vous avez des cicatrices, n’hésitez pas à les masser avec de l’huile d’amande douce. Le massage encourage la circulation sanguine et donc la cicatrisation.
Si vous avez encore des douleurs quinze jours après votre accouchement, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.
Il est relativement fréquent d’avoir des douleurs lors des premiers rapports après l’accouchement. Certaines lésions peuvent prendre plus de temps que prévu dans leur processus de guérison, des douleurs vulvaires peuvent être ressenties, de la sécheresse vaginale peut apparaître (la prolactine, l’hormone nécessaire à la fabrication du lait maternel a pour conséquence de limiter la lubrification vaginale)... Chacun son rythme et sa sexualité. Des pratiques différentes peuvent être mises en place, la pénétration n’est pas une obligation. Si vous rencontrez des difficultés, des douleurs ou une quelconque forme de gêne, n’hésitez surtout pas à consulter un sexothérapeute, les professionnels de la santé sont là pour vous aider à trouver des solutions.
Elsa Dubroca, sexothérapeute, insiste sur le fait qu’il ne faut pas s’inquiéter si certaines sensations sont différentes par rapport aux sensations de la grossesse ou d’avant. En effet, il arrive très souvent que les désirs et les ressentis évoluent suite à l’arrivée d’un enfant. C’est l’occasion de repartir à la découverte de son corps. Si vous cherchez de nouvelles manières de vous explorer, une séance avec un sexothérapeute peut être intéressante afin qu’il vous propose différents exercices.
Dernier point, lorsque vous reprenez une sexualité, faites bien attention à votre hygiène afin de protéger au mieux votre bébé.
Si vous utilisez un lubrifiant, prenez-en un le plus naturel possible et lavez bien votre corps, tout particulièrement vos seins et vos mains avant un contact avec l’enfant.
Comment gérer les éjections de lait pendant les rapports ?
La production de lait maternel :
Il s’agit d’un lait produit par la personne enceinte ayant pour but de nourrir le nouveau-né. L’OMS recommande d’allaiter son enfant durant les six premiers mois de sa vie ; cependant, vous n’avez aucune obligation de le faire, des alternatives existent si vous souhaitez privilégier le lait infantile.
A la fin de la grossesse, ainsi que les premiers jours suivants la naissance, le corps prépare l’arrivée de l’enfant. C’est à ce moment-là que la production de lait commence.
Au cours des dernières semaines avant l’accouchement et les trois premiers jours suivants, c’est un liquide appelé “pré-lait” ou “colostrum” qui est produit. Il a la particularité d’être épais et jaune. Il n’est produit qu’en très petites quantités (entre 20 et 60ml par jour) mais sa richesse et ses apports nutritionnels sont largement suffisants pour ce stade de la vie de votre enfant. Le but est de lui apprendre à téter, déglutir, respirer avant de produire davantage de liquide. De plus, le colostrum transmet les anticorps du parent vers l’enfant, tout en facilitant la croissance de certains organes, notamment le tube digestif, et le transit via l’évacuation du méconium (matière fécale stérile vert foncé qui est produite dans l’intestin du bébé avant sa naissance).
A partir du troisième jour, vous produisez du lait maternel. Que vous ayez décidé d’allaiter ou non, ce processus se mettra en place et durera le temps de l’allaitement.
En fait, l’allaitement fonctionne comme un cercle vertueux : au plus vous proposerez la tétée à votre bébé, au plus vous stimulerez vos seins, au plus vous produirez de lait et inversement.
Comment éviter les éjections de lait pendant les rapports ?
Même s’il s’agit d’un mécanisme naturel, les éjections de lait peuvent s’avérer pénibles dans certaines circonstances, et notamment dans votre sexualité.
Comme nous venons de le voir ensemble, plus les seins sont stimulés, plus votre production de lait et vos sécrétions sont importantes.
Il peut être intéressant d’activer un petit peu moins cette zone de votre corps. Privilégiez les caresses à d’autres endroits si vous craignez d’avoir des écoulements.
D’autre part, il est possible de conserver votre soutien-gorge avec vos coussinets d’allaitement ou vos coupelles d’allaitement pendant vos rapports.
Une autre alternative, qui demande cependant un peu de prévoyance (ce qui n’est pas toujours évident lorsqu’on est jeune parent), c’est de tirer votre lait manuellement ou à l’aide d’un tire lait avant votre rapport.
Si vous ne souhaitez pas allaiter du tout mais que vous avez tout de même des éjections de lait, éviter de stimuler les seins et les mamelons devrait réduire votre production au fur et à mesure. De plus, le port de soutien-gorges adaptés et alterner du chaud/froid sur le sein (ou des feuilles de chou) peut également participer à la diminution de production de lait.
D’autre part, certaines médecines alternatives telles que la phytothérapie, l'acupuncture ou l’homéopathie fournissent de très bons résultats concernant la baisse de production de lait maternel.
Il existe également des médicaments permettant d’arrêter le processus de fabrication mais qui dit médicament dit effets secondaires et ceux associés ne sont pas négligeables. Nous vous recommandons d’en parler avec votre médecin, gynécologue ou sage femme afin de trouver la solution idéale pour vous.
Je suis mal à l’aise avec mon corps, que faire ? (vergetures, hémorroïdes, prise de poids, perte de cheveux, problèmes de dents ?)
Au cours de la grossesse, votre corps subit de grands changements.
Votre peau fait au mieux pour s’habituer à ces modifications, les hormones font un travail colossal pour améliorer l’élasticité des tissus mais la plupart des personnes enceintes rencontrent quand même certains désagréments tels que les vergetures, les hémorroïdes, la prise de poids, la perte de cheveux ou encore les problèmes dentaires.
Maria, patiente du cabinet, nous confie que depuis qu’elle a accouché elle a le sentiment de ne plus avoir de maîtrise sur son corps, et que cela la perturbe.
Comment lutter contre les vergetures ?
La première recommandation que l’on puisse vous faire est de prendre soin de votre corps et ce le plus tôt possible. Si vous pouvez commencer à prévenir les vergetures au début de votre grossesse, c’est le scénario idéal. On recommande tout particulièrement d’utiliser de l’huile d’amande douce pour masser votre ventre, vos seins, vos jambes… d’une part parce qu’il s’agit d’un produit naturel, et d’autre part parce qu’elle ne passe pas dans le lait.
Il est certain que juste après une naissance, on manque clairement de temps pour soi. Mais s’il y a bien un sujet à prioriser par rapport aux autres c’est celui de nourrir son corps en profondeur afin de l’aider au maximum à récupérer : une peau bien hydratée et assouplie grâce aux massages gagnera en élasticité et donc sera plus à même de supporter la prise de poids et les étirements.
Plus les vergetures sont traitées tôt, plus vous avez de chances d’en venir à bout.
Si ces marques sur votre peau sont un complexe et que vous souhaitez utiliser des solutions plus radicales pour les éliminer, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à un dermatologue. De nombreuses solutions existent, comme le laser ou les impulsions LED par exemple, mais sont souvent onéreuses.
Pour quelles raisons ai-je des hémorroïdes ?
C’est l’un des gros désagréments de la grossesse et du post-partum. La raison pour laquelle on fait l’expérience douloureuse des hémorroïdes c’est qu’il y a une mauvaise circulation du sang veineux vers le cœur.
Il existe trois facteurs principaux favorisant la survenue d’hémorroïdes :
- Le premier est directement lié à la constipation (qui favorise le développement des hémorroïdes)
- Le deuxième est lié au poids et au gonflement de l’utérus qui gênent le retour du sang vers le cœur.
- Le troisième est lié à l’accouchement et l’effort de poussée pour faire naître l’enfant
Comment lutter contre les hémorroïdes ?
En préventif, lutter contre les hémorroïdes commence par lutter contre la constipation. Pour cela, le remède le plus efficace est de consommer des aliments riches en fibres, de beaucoup s’hydrater et d’avoir une activité physique régulière.
D’autre part, il est recommandé de croiser les jambes le moins possible lorsque vous êtes en position assise, ainsi que d'éviter de rester debout sans marcher.
Si vous souhaitez encourager la circulation du sang vers votre cœur, vous pouvez vous allonger quelques minutes en relevant les jambes vers le haut (contre un mur pour que ce soit plus confortable).
Si vos douleurs persistent ou que vous subissez des crises trop régulièrement, parlez-en à votre médecin ou à votre gynécologue. Des traitements locaux peuvent vous être prescrits à utiliser en cure courte pendant et après la grossesse.
Les sages-femmes chez Gynea recommandent d’utiliser le froid contre les hémorroïdes externes. Dans la mesure où le corps cherche à conserver une température de 37 degrés pour le bon fonctionnement des cellules et des organes, l’application du froid déclenche une stimulation globale du métabolisme : la circulation sanguine va être améliorée (ce qui permet également une meilleure élimination des toxines puisque le foie et les reins vont bénéficier d’une bonne irrigation) ; des hormones de détente vont être sécrétées (ce qui peut également agir sur la qualité de votre sommeil) ; l’état inflammatoire et les douleurs vont diminuer.
Vous avez la possibilité d’appliquer une poche de froid enveloppée dans un tissus directement sur la zone où les hémorroïdes sont apparues. Certaines marques proposent également des serviettes hygiéniques réutilisables avec poches de froid intégrées.
L’autre option la plus connue est celle des bains de siège (ou cryothérapie périnéale). Pour cela, versez de l’eau froide dans une bassine ou une baignoire propre et asseyez vous dedans durant 10 à 15 minutes.
Je constate des changements concernant ma pilosité et mes cheveux, est-ce normal ?
Qui dit grossesse ou post-partum dit bouleversements hormonaux.
Et les cheveux n’échappent pas à la règle.
Avez-vous déjà entendu parler de l’œtrogène ? Il s'agit d'une hormone de croissance : c’est grâce à elle que vos cheveux poussent, que vos seins grossissent et que votre peau se détend.
L’œstrogène est en croissance permanente tout le temps de la grossesse, pour atteindre son pic juste avant l’accouchement. Les cheveux sont donc, en général, de plus en plus épais et de plus en plus beaux. Cependant, son taux chute drastiquement au moment de la naissance. Certaines personnes ont donc le sentiment d’avoir des cheveux de mauvaise qualité en post partum. Il est important de se poser la question suivante : “mes cheveux sont-ils moins beaux comparé à ma grossesse ou sont-ils moins beaux comparé à avant ma grossesse ?”
Pour l’instant, il n’y a pas de consensus de la communauté scientifique au sujet de la perte des cheveux en post-partum mais la plupart des femmes indiquent que cette contrariété apparaît au cours du troisième mois de post-partum chez les personnes n’allaitant pas, ou du troisième mois après avoir cessé d’allaiter.
Si c’est votre cas, des compléments alimentaires ou une consultation avec un naturopathe peuvent être des solutions face à ce problème.
La chute des cheveux est un symptôme typique du post-partum, le retour à la normale se fait en quelques semaines.
Si vous constatez des pertes importantes de cheveux, cela peut être révélateur de certaines carences en vitamines. Le mieux serait de prendre rendez-vous avec votre médecin afin de faire un bilan.
Pourquoi ai-je des problèmes de dents ?
Une fois de plus, les variations hormonales ont toutes des avantages et des inconvénients. L’œtrogène, dont nous venons de parler, et la progestérone (qui permet à l’embryon de s’implanter dans l’utérus et au placenta de détendre l’utérus tout en l’aidant à s’agrandir) peuvent augmenter la sensibilité des gencives : d’une part, elles sont plus sujettes à l’accumulation de plaques ; d’autre part, les ligaments et l’os qui supportent les dents peuvent être fragilisés.
Par ailleurs, les nausées matinales et les reflux gastriques sont à l’origine d’une augmentation de l’acidité présente dans la bouche ; ce qui vient perturber la santé de votre dentition.
Si vous constatez une augmentation de la plaque dentaire sur vos dents, vous pouvez utiliser, en plus des brossages de dents classiques, de la soie dentaire une fois par jour.
Comment m’aimer à nouveau après ma grossesse ?
Entre la fatigue, les changements corporels, le stress, la difficulté de retrouver de l’intimité… Difficile de prendre du temps pour soi, pour son corps, pour son couple…
Le meilleur conseil que l’on puisse vous donner c’est de faire preuve d’indulgence envers vous-même, laissez-vous du temps. C’est un conseil un peu traitre dans le sens où c’est toujours plus facile à dire qu’à faire mais cela reste une injonction particulièrement vraie.
Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à faire appel à un professionnel type thérapeute ou sexothérapeute.
Pourquoi tout le monde me parle de rééducation périnéale, c’est quoi ? Faiblesse des muscles pelviens ?
Comme mentionné plus haut, le périnée est souvent altéré après la grossesse. Or, dans la mesure où c’est lui qui retient la vessie, le vagin, l’utérus, le rectum et l’anus, vous avez grand intérêt à lui redonner un peu de tonus.
La rééducation périnéale vient justement renforcer le muscle pelvien afin qu’il retrouve toute sa puissance passée et que vous évitiez les désagréments tels que les fuites urinaires, les dyspareunies (douleurs ressenties dans le bas ventre ou dans le vagin)...
De plus, le périnée permet la contraction des sphincters et augmente le plaisir sexuel.
Par ailleurs, si vous souffrez de béance vaginale, ce qui est souvent le cas après un accouchement par voie basse, c’est la rééducation périnéale qui vous permettra de remédier à cette contrariété.
Les principaux symptômes de la béance vaginale sont les suivants :
- le signe de la piscine (de l’eau continue de s’écouler de vous plusieurs minutes après que vous soyez sortie d’une baignade)
- douleurs ou gênes durant les rapports sexuels, ou éventuellement moins de ressentis (sensation d’un vagin trop large)
- difficulté à garder un tampon hygiénique à l’intérieur de soi, le tampon ressort tout seul
- l’incontinence urinaire
- les gazs vaginaux
- les bruits étranges pendant les rapports
- la sécheresse vaginale
- les infections vaginales à répétition
- les infections urinaires à répétition
- les prolapsus (descente partielle ou totale d’un ou plusieurs organes) : cette complication reste relativement rare et ne se produit que dans des cas de béances vaginales très sévères et non prises en charge
Il est possible de rééduquer son périnée en toute autonomie mais avant cela, il est important de faire un bilan du plancher pelvien avec un professionnel de santé afin de connaître les exercices qui vous conviendront le mieux.
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous renseigner sur les exercices de Kegel qui ont fait leur preuve en matière de rééducation périnéale. Les boules de Geisha peuvent aussi être utilisées si vous manquez de temps à consacrer à ces exercices car vous n’avez qu’à les insérer, par exemple lorsque vous vous préparez le matin, et le mouvement des boules à l’intérieur du vagin va renforcer la musculature de votre périnée.
La meilleure solution reste cependant de consulter un kinésithérapeute ou une sage femme spécialisés dans le périnée afin d’avoir des conseils et exercices adaptés à votre cas. Les kinésithérapeutes peuvent également vous proposer de travailler avec une sonde périnéale lors des séances au cabinet.
La rééducation périnéale est souvent prescrite six semaines après la naissance.
J’ai toujours des saignements après l’accouchement et j’ai mal au ventre, est-ce normal ? Les tranchées et les lochies, qu’est ce que c’est ? Comment les gérer ?
Au moment de l’accouchement, l’utérus fait à peu près la taille d’une pastèque.
Que vous ayez accouché par voie basse ou par césarienne, l’utérus a grandi pour permettre à votre enfant d’être le plus confortable possible. Cette croissance de l’utérus s’est faite très progressivement au cours des neuf mois de grossesse. Cependant, après la naissance, le corps se mobilise pour faire revenir l’utérus à sa taille normale le plus vite possible. Pour cela, vous allez ressentir des contractions utérines, appelées tranchées. En général, les tranchées durent entre 3 et 15 jours après l’accouchement. En ce qui concerne l’intensité ressentie des contractions, elle est variable en fonction des personnes et du nombre d’accouchements précédents (en général les contractions sont moins douloureuses pour le premier accouchement, mais sont de plus en plus fortes au fil des grossesses).
Suite à ces contractions utérines, les restes de ce que l’utérus contenait pendant la grossesse vont être expulsés sous forme de saignements : il s’agit des lochies.
Au début, il va s’agir de saignements mais au fil des jours vous aurez des pertes rosées, marrons, puis blanc-jaunâtres. Les lochies diminueront puis s’arrêteront entre la 2ème et la 6ème semaine post-partum.
Elles peuvent survenir de manière soudaine, mais se produisent généralement au moment de l’allaitement car elles sont liées à la libération d’ocytocine.
Afin de soulager ces tranchées, il est recommandé :
- d’uriner le plus souvent possible (au minimum à chaque fois que le bébé mange, toutes les 3h)
- de se coucher sur le ventre en plaçant un coussin au niveau du bas ventre
- de se détendre : respirez lentement et profondément
- d’appliquer sur l’abdomen une poche de glace enroulée dans une serviette ou une bouillotte
- éventuellement, de prendre des antalgiques
- de faire attention au transit, la constipation peut majorer les douleurs
Vous devez consulter dans les cas suivants :
- vos saignements sont très abondants
- vos saignements sont en augmentation et non en diminution
- vous avez des douleurs abdominales persistantes
- vous avez de la fièvre
- vos saignements dégagent une odeur nauséabonde
J’ai des difficultés à me relever, j’ai mal aux abdos, est-ce normal ? Le diastasis, qu’est ce que c’est ? Comment le gérer ?
Le diastasis est un étirement excessif des muscles de l’abdomen. Cela se produit relativement régulièrement durant une grossesse ou suite à un accouchement.
Lorsque le fœtus grandit et se développe, il vient tirer sur les muscles abdominaux.
On estime qu’il y a entre 66 et 100% des personnes enceintes qui ont une diastase abdominale au cours de leur dernier trimestre de la grossesse. Et 53% en ont juste après l’accouchement.
Les symptômes les plus fréquents sont :
- les douleurs au niveau des abdominaux lorsque l’on monte des escaliers, que l’on fait du sport ou même que l’on souhaite se relever (d’une position assise ou allongée)
- les douleurs dans le bas du dos
- l’instabilité du bassin et des lombaires
- la perturbation du fonctionnement des muscles pelviens
Le diastasis peut se guérir spontanément, dans les 4 à 6 semaines post-partum. Cependant, ce n’est pas le cas pour tout le monde.
La meilleure manière de soulager votre muscle abdominal est de faire une rééducation grâce à l’aide d’un kinésithérapeute.
Petite astuce : essayez de vous mobiliser comme vous le faisiez en fin de grossesse, aidez-vous de vos bras pour vous relever, cela diminuera les efforts de vos muscles abdominaux et réduira vos douleurs
Quels sont les inconforts que je vais ressentir ? (hormones : baisse libido, douleurs ligamentaires, fuites urinaires, transpiration et tremblements, sensation de pesanteur au niveau du bas ventre, dysfonction au niveau de la lubrification > dyspareunies, fatigue, stress, focus sur le bébé et baisse d’intimité dans le couple)
Mia, patiente du cabinet, s’interroge : “On entend tellement de choses horribles concernant le post-partum… Je me sens terrifiée par cette phase alors que ma grossesse se passe super bien. Comment vais-je me sentir après mon accouchement ?”
On parle sans cesse des bouleversements vécus pendant la grossesse, et il est vrai que le post-partum est aussi un moment rempli de changements.
Chez Gynea, nous partons du principe qu’avoir conscience des choses peut vous aider à mieux les appréhender et à mieux les gérer. L’inconnu peut être effrayant et anxiogène mais avoir des connaissances peut vous permettre de trouver des solutions de manière autonome ou en suscitant l’aide d’un professionnel de santé.
Les douleurs dans le corps :
Votre corps tout entier vient de passer les neuf derniers mois à préparer l’arrivée de votre enfant dans des conditions optimales. Maintenant, il a besoin d’un peu de temps pour récupérer de tous les efforts fournis. Durant la grossesse, il a travaillé au même rythme que le développement de votre bébé, il a bien pris son temps ; alors qu’en post-partum, il fait son maximum pour être le plus efficace et le plus rapide possible. Donc forcément, en travaillant aussi vite, les désagréments peuvent être plus marqués qu’au cours de la grossesse.
Vous pouvez ressentir des douleurs ligamentaires et/ou lombaires. Vos muscles abdominaux et votre colonne vertébrale ont subi un certain nombre de chocs durant la grossesse. Ils ont adapté leur position initiale pour suivre votre nouveau centre de gravité (votre ventre). Dorénavant, ils travaillent pour faire machine arrière mais cela peut être un peu douloureux.
De plus, au cours des premières semaines de la vie de l’enfant, les nouveaux parents ne maîtrisent pas encore parfaitement l’art du portage ou les meilleures positions d’allaitement, ce qui peut avoir pour conséquence de créer des tensions dans le cou, les épaules,ou encore le bas du dos.
Vos muscles abdominaux étant encore un peu faibles durant les semaines suivant l’accouchement, votre dos peut également travailler pour compenser ces muscles.
D’autre part, la grossesse ayant déplacé votre centre de gravité, après la naissance il est possible que vous continuiez de ressentir une sensation de pesanteur au niveau du bas ventre.
Le périnée :
Vous entendez très certainement parler de rééducation périnéale autour de vous. Et à juste titre, le plancher pelvien est souvent mis à rude épreuve pendant les neuf mois de grossesse et au moment de l’accouchement. Son rôle est de retenir la vessie, le vagin, l’utérus, le rectum et l’anus. Il est fréquent d’avoir de l’incontinence urinaire lorsque son périnée manque de tonicité. Vous pouvez consulter la partie de cet article dédiée à ce sujet si vous souhaitez en savoir plus.
La transpiration :
Un grand nombre de personnes sont surprises de constater qu’elles transpirent beaucoup, qu’elles ont des sueurs nocturnes et des tremblements en post-partum. Cela peut s’expliquer par les fluctuations hormonales rencontrées, d’une part ; et d’autre part parce que le volume sanguin du corps ayant énormément augmenté au cours des neuf mois de grossesse, cela peut avoir créé une surcharge de liquide dans la peau, et ce liquide doit être éliminé par la sudation durant la période post-natale.
La difficulté de retrouver de l’intimité et une sexualité épanouissante :
Pour certaines personnes, le retour à la vie sexuelle peut être pénible et douloureux.
Il existe plusieurs raisons à cela.
Vous traversez une étape de vie magnifique mais qui peut générer de la fatigue et du stress. Ces conditions ne sont pas idéales pour avoir une sexualité épanouissante. Laissez-vous du temps. Rien ne presse.
D’autre part, il peut être difficile de soigner l’intimité de son couple avec un nouveau-né. Vous pouvez essayer de travailler cet aspect en premier lieu. Avec l’arrivée d’un enfant, les préoccupations et les priorités ne sont plus forcément les mêmes. On peut vite avoir tendance à considérer le co-parent simplement comme un parent, et à lui retirer sa place de sujet désirant et désirable. La tendresse est indispensable au sein du couple, surtout pour renouer avec le désir.
Elsa Dubroca, sexothérapeute, vous conseille de mettre l’accent sur les moments d’intimité : caresses, câlins, baisers, massages… sont différents leviers que vous pouvez activer afin de vous reconnecter à l’autre sans replonger directement dans la sexualité. Et lorsque le moment vous semblera opportun, vous pouvez repartir à la découverte de votre corps et de celui de votre partenaire. Cette découverte ne doit pas rimer avec performance, l’idée est vraiment de se rapprocher, de partir en quête du plaisir et d’un épanouissement mutuel.
En post-partum, les douleurs lors de la pénétration vaginale ou de la stimulation de la vulve sont très fréquentes. Les hormones modifient la lubrification vaginale et peuvent modifier les sensations. Si c’est votre cas, nous tenons à rappeler qu’une sexualité épanouissante n’est pas forcément synonyme de pénétration.
Surtout ne forcez pas si vous avez des gênes ou des douleurs, votre corps vous indique qu’il n’est pas encore prêt pour telle ou telle pratique. N’hésitez pas à parler de ces douleurs à un sexothérapeute qui pourra vous aider à mettre en place des solutions.
Baby blues ou dépression post-partum ?
Pour beaucoup, les douleurs peuvent ne pas se limiter au physique mais appuyer également sur le psychique et c’est tout à fait normal. Le changement de situation suite à l’arrivée d’un enfant peut être générateur de stress, d’anxiété et de fatigue. D’autant plus que le monde entier s’attend à ce que vous soyez en super forme et que vous irradiez de bonheur puisqu’il s’agit “de la plus belle chose au monde”, pas étonnant que vous ressentiez de la culpabilité face à cette situation.
Vous pouvez ressentir de la tristesse, de la fatigue, de l’énervement : tout le monde passe par cet état, c’est le baby blues.
Si cet état dure au-delà de quelques semaines, faites appel à un professionnel de santé car il peut s’agir d’une dépression post-partum.
Quelle contraception ? et quand ?
Normalement, le sujet de la contraception post accouchement sera abordé avec vous à la maternité dès le deuxième jour après la naissance.
Cependant, c’est un sujet que vous pouvez décider d’aborder avec votre gynécologue ou votre sage femme durant les consultations de suivi de grossesse. Par exemple, si vous souhaitez vous faire stériliser, la ligature des trompes peut-être effectuée en même temps qu’une césarienne (même s’il s’agit d’une césarienne non programmée). C’est pourquoi dans certains cas il est intéressant d’aborder le sujet en amont de la naissance.
Il est important de savoir qu’il en va différemment si vous décidez d’allaiter ou si vous n’allaitez pas.
1) Si vous ne souhaitez pas allaiter…
Dans le cas où vous décidez de ne pas allaiter, en principe, il n’y a pas d’ovulation avant le 21ème jour après l’accouchement.
Il vous sera donc conseillé de reprendre une contraception dès ce jour-là afin d’éviter une nouvelle grossesse (ce qui est possible même si vos règles ne sont pas revenues). Attention cependant, toutes les méthodes contraceptives ne peuvent pas être utilisées à partir du 21ème jour. On peut utiliser des pilules microprogestatives ou un implant contenant des progestatifs mais si vous souhaitez utiliser une pilule œstroprogestative il vous faudra peut-être attendre plus longtemps (jusqu’à 42 jours) si vous présentez des risques de phlébite.
Si vous optez pour la pose d’un stérilet en cuivre ou hormonal, il vous faudra attendre quatre semaines en moyenne (le délai peut-être raccourci dans certains cas pour le stérilet en cuivre).
2) Si vous souhaitez allaiter…
Si vous souhaitez allaiter, d’autres alternatives contraceptives s’offrent à vous :
En termes de contraception naturelle, la plus recommandée est M.A.M.A qui est efficace à 98% mais dans des conditions très spécifiques : votre enfant doit avoir moins de six mois, vous devez être en allaitement exclusif (6 à 10 tétées par jour, avec pas plus de 6 heures entre 2 tétées la nuit et pas plus de 4 heures le jour), vos règles ne doivent pas être revenues.
Si vous optez pour cette solution, vous devez être vigilante aux points suivants :
- baisse du nombre de tétées (moins fréquentes et moins longues)
- retour des règles
- le bébé commence à prendre le biberon
- le nourrisson nourri exclusivement au sein atteint l’âge de six mois
Si l’une de ces situations se produit, alors vous n’êtes plus protégée contre une nouvelle grossesse et il convient de reprendre un contraceptif.
Vous avez également la possibilité de vous faire poser un stérilet en cuivre, un stérilet hormonal, un implant ou d’avoir recours à une pilule microprogestative.
Le mieux est d’en discuter avec votre médecin, votre gynécologue ou votre sage femme afin de trouver la contraception qui vous conviendra le mieux.
En attendant d’avoir une solution fiable, vous pouvez utiliser des préservatifs.
La contraception pour les personnes avec pénis
Vous pouvez également vous renseigner concernant les contraceptifs pour les personnes avec pénis, par exemple la vasectomie thermique. Vous trouverez davantage d’informations sur le site : https://www.contraceptionmasculine.fr
L’importance de la contraception après une césarienne…
En cas de césarienne, le sujet de la contraception est un sujet particulièrement important car il est fortement déconseillé d’avoir une seconde grossesse dans l’année qui suit la première. La raison est que le délai de cicatrisation de l’utérus peut être un peu long et que si ce dernier n’a pas complètement fini de cicatriser il peut y avoir un risque de rupture utérine durant la seconde grossesse.
Sources :
https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/hemorroides/grossesse.html
https://naitreetgrandir.com/fr/grossesse/sante-bien-etre/sante-des-dents-durant-grossesse/
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/accouchement-et-nouveau-ne/contraception-apres-un-accouchement#:~:text=La contraception progestative (pilule%20ou,%C3%A0%20partir%20de%204%20semaines.
https://www.leslouves.com/bain-de-siege-grossesse-post-partum/