Entretien postnatal précoce (EPNP)

Qu’est-ce que l’entretien post-natal ?
L’entretien post-natal n’est pas un entretien médical, mais un rendez-vous basé sur l’écoute et l’échange. Il est à réaliser avec une sage-femme, un.e gynécologue et/ou votre médecin traitant.
Il vise notamment à repérer les premiers signes de mal-être chez les femmes en post-partum, et permettre un éventuel dépistage de la dépression périnatale. ll s’agit aussi une bonne occasion pour poser des questions et faire le bilan de votre ressenti sur les dernières semaines etc.
Quand consulter pour son entretien post-natal ?
L’entretien post-natal doit être effectué entre la quatrième et la huitième semaines après l’accouchement.
Un deuxième entretien postnatal précoce peut être proposé, entre la dixième et la quatorzième semaine qui suit l’accouchement, si la mère en exprime le besoin ou si des signes de dépression post-partum sont constatés.
L’entretien postnatal a été mis en place en 2022 et est obligatoire pour toutes les femmes. Il est pris en charge par l’Assurance Maladie à hauteur de 70 %.
Pourquoi échanger sur la dépression périnatale est important lors de votre entretien ?
La dépression périnatale est un sujet de haute importance mais dont on ne parle pas assez, alors même qu’elle touche de nombreuses femmes : la dépression périnatale est la complication obstétricale la plus fréquente. Pourtant, elle est peu dépistée puisque 70 % des femmes atteintes de cette dépression ne sont pas diagnostiquées.
Des solutions existent pour se sentir mieux. Il n’y a absolument aucune honte à avoir des émotions négatives après l’accouchement : le plus important est d’en parler autour de soi.
La dépression périnatale peut survenir pendant la grossesse ou bien dans l’année suivant l'accouchement. Elle se différentie du baby-blues, notamment car :
- Le baby blues est lié à la chute hormonale et concerne 50 à 80 % des femmes qui accouchent.
- Il se manifeste par des symptômes peu intenses (humeur fluctuante, irritabilité, pleurs sans raison évidente, troubles du sommeil).
- Il est transitoire, et les symptômes régressent 1 semaine après l’accouchement.
- La dépression du post partum elle, survient en général entre le 3ème et le 6ème mois de l’enfant.
- Elle touche environ 20 % des mères.
- Elle peut durer plusieurs mois si celle-ci n’est pas traitée.
La dépression du post-partum associe plusieurs symptômes, présents tous les jours, pendant au moins 2 semaines et intenses, dont les plus fréquents sont :
- sentiment de tristesse sans raison apparente,
- perte d’envie ou de plaisir,
- des difficultés de sommeil,
- des difficultés de concentration,
- des modifications de l’appétit (augmentation ou diminution),
- un sentiment de culpabilité, de dévalorisation comme l’impression d’être une mauvaise mère,
- une inquiétude excessive pour son bébé ou difficulté à s’en occuper,
- parfois des idées noires voire suicidaires.
Durant la période du post-partum, le risque pour une femme de souffrir d’une dépression est 3 fois plus élevé qu’à n’importe quel autre moment de sa vie et la moitié des dépressions post-partum ont lieu durant le mois suivant l’accouchement.
Il est donc important de suivre son état psychique et d’en parler autour de soi, notamment juste après l’accouchement grâce à l’entretien postnatal précoce. Il n’est pas anormal d’avoir des difficultés après son accouchement et durant la maternité, il s’agit d’un moment intense, particulier, qui peut notamment amener des doutes et des inquiétudes et faire remonter des traumatismes.
Ne minimisez pas ce que vous ressentez, et ne culpabilisez pas !